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La prévention
La loi définit le processus réglementaire qui rend improbable une rupture de barrage, et ceci dès la conception des barrages.
L’examen préventif des projets de barrage et règles de conception
L’examen préventif des projets de barrages est réalisé par le service de l’État en charge de la police de l’eau et par le Comité Technique Permanent des Barrages et des Ouvrages Hydrauliques (CTPBOH) a minima pour les ouvrages de classe A et sur demande du ministre pour les autres classes. Le contrôle concerne toutes les mesures de sûreté prises de la conception à la réalisation du projet. La conception d’un ouvrage est guidée par le souci d’assurer sa sécurité et celle de ses fondations. Dans le cas des grands barrages intéressant la sécurité publique, les ouvrages en béton doivent résister à une crue de fréquence millénale, ceux en remblai à une crue de fréquence décamillénale. Ils sont également conçus pour offrir une bonne résistance aux phénomènes sismiques.
Mieux connaître le risque
La carte du risque représente les zones menacées par l’onde de submersion qui résulterait d’une rupture totale de l’ouvrage. Obligatoire pour les grands barrages, cette carte détermine, dès le projet de construction, quelles seront les caractéristiques de l’onde de submersion à l’aval de l’ouvrage : hauteur et vitesse de l’eau, délai de passage de l’onde, etc. Cette carte permet aussi de définir la zone où le préfet mettrait en œuvre le dispositif ORSEC.
Surveiller en continu les barrages

Les dispositifs de surveillance continue des ouvrages sont capables de détecter le moindre signe avant-coureur d’une menace. Cette alerte précoce laisserait le temps d’organiser l’évacuation des populations concernées.
La surveillance du barrage s’effectue aussi bien pendant la période de mise en eau qu’au cours de la période d’exploitation. Elle s’appuie sur de fréquentes inspections visuelles et des mesures d’auscultation du barrage et de ses appuis. Si cela apparaît nécessaire, des travaux d’amélioration ou de confortements sont réalisés.
L’Etat assure le contrôle de cette surveillance, sous l’autorité des préfets, par l’intermédiaire de la DREAL. Des visites de contrôle sont effectuées périodiquement et une inspection approfondie de l’ouvrage après vidange ou avec des moyens subaquatiques (robots) est obligatoire au moins une fois tous les dix ans pour les ouvrages de classe A.
Maîtriser l’urbanisation
Face au risque de rupture de barrage, il n’y a pas de mesure d’urbanisme applicable dans le Vaucluse. La nature même du risque conduit à privilégier l’information et à organiser l’alerte et l’évacuation.
Information sur les lâchers d’eau
Électricité de France a recensé et classé les sites à risque de montée brutale des eaux et mis en place des parades adaptées pour en limiter les effets. Afin de sensibiliser les usagers à ce risque (pêcheurs, promeneurs, baigneurs, pratiquants de sports d’eaux vives et entreprises) EDF réalise des campagnes d’information en bordure des cours d’eau (panneaux, lâchers de semonce, limitation des créneaux horaires de turbinage…).
Comment la population est-elle informée sur le risque rupture de barrage ?
Le préfet et le maire partagent les actions d’information préventive, semblables pour tous les risques, destinées au citoyen, aux scolaires, aux professionnels (voir la rubrique Les risques majeurs).
Comme pour les riverains des sites industriels « Seveso », les pouvoirs publics organisent, avec l’exploitant du barrage, des campagnes d’information sur le risque et les consignes de sécurité spécifiques à celui-ci. Celles-ci s’adressent aux populations situées dans la zone de proximité immédiate (dite « zone du quart d’heure ») qui devrait être évacuée dès l’alerte donnée.